• La douleur de l'éloignement...

    La douleur de l'éloignement...

    Je m'en souviens. Comme si c'était hier. C'était le rituel une fois par an. 11h de route pour traverser la France entière et l'Allemagne pour avoir la chance de pouvoir les voir. Eux, ma famille. Et eux, mes grands-parents, Oma et Opa. A l'arrivée, un immeuble parmi tant d'autre. Une cage d'escalier et les courses frénétiques avec ma sœur pour savoir qui atteindra la première l'étage de leur appartement.  Et pendant ce temps, nos parents dans l'ascenseur. Cet appartement, bien que je ne le voyais qu'une fois par an, je m'en rappelle dans les moindres détails. J'y ai passé la tempête de 1998. La cuisine face à l'entrée, cette cuisine où, je m'en souviendrais toujours, je la voyais cuisiner, et où je me suis blessée. A droite, les chambres et les sanitaires. A gauche, une grande salle, prête à accueillir toute une grande famille. Un canapé rempli de coussins, et une porte fenêtre avec un balcon sur lequel il allait fumer. Lui, toujours vêtu de son ensemble bleu. Je crois bien d'ailleurs ne l'avoir jamais vu habillé autrement.  Et elle, toujours affublée de son tablier, en parfaite femme de maison comme on l'imaginait à leur époque. A la fois aux fourneaux et au ménage. A la fois présente pour son mari, ses enfants, sa famille. Des repas sur cette grande table, assis sur cette banquette, autour de bons petits plats. A table toujours tôt, comme il est coutume dans de nombreuses familles allemandes. Des grands-parents, toujours présents, malgré la barrière de la langue et la distance. Et puis finalement, la vieillesse qui arrive, accompagnée de la maladie. L'impossibilité d'avoir pu les voir durant leur hospitalisation, l'impossibilité d'avoir pu être présente pour eux pendant leurs derniers moments, l'impossibilité d'avoir pu leur dire adieux, l'impossibilité d'avoir pu se déplacer pour leurs funérailles, l'impossibilité de faire réellement le deuil. Chaque passage sur leur tombe me donne comme un goût amer, celui de n'avoir pas pu profiter plus d'eux. Celui de les avoir abandonnés pendant la période la plus fragile de leur vie. Car aujourd'hui, ils ne sont plus là. Et tout ce temps perdu, tous ces moments loin d'eux, désormais, jamais je ne pourrais les rattraper.

    La douleur de l'éloignement...


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  • Commentaires

    1
    Lou
    Mardi 24 Mars 2015 à 08:53

    C'est tout à fait compréhensif que tu te sentes comme ça mais j'espère qu'un jour, tu trouveras la force de te pardonner car tu n'es en rien coupable et ta famille doit en avoir conscience, ne te culpabilise pas


     


    Des bisous et du courage :)  

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